Prévention
Avis de l’ANSES sur le virus Monkeypox (« variole du singe »)
L’ANSES a publié le 10 juin un avis sur les recommandations relatives à la réduction du risque de diffusion du virus Monkeypox aux animaux en France.
Voici en très résumé quelques informations à connaître.
En France, au 7 juin 2022, 66 cas confirmés de Monkeypox ont été rapportés.
Le Monkeypox (MPX) est une maladie enzootique en Afrique due au Monkeypox virus (MPXV) de la famille des Poxviridae et du genre Orthopoxvirus.
Chez l’être humain, après une incubation de 5 à 21 jours, le MPX peut se traduire par un syndrome fébrile, avec souvent une adénopathie, suivis ou précédés un à trois jours plus tard par l’apparition de lésions cutanées (macules, papules, puis vésicules et croûtes) douloureuses et prurigineuses. Ces lésions sont notamment localisées sur le visage, le cou et les mains ainsi que, dans les cas rapportés depuis mai 2022, dans les régions génitales et périanales.
Le MPXV peut se transmettre directement entre humains et sur un mode nosocomial :
- par contact physique rapproché direct avec les lésions cutanées, notamment les croûtes ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes contaminées par des lésions muqueuses (salive, éternuements, postillons, baiser, ...) ;
- indirectement via l’environnement contaminé par le malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain, ...). Le virus est très résistant dans les croûtes présentes dans l’environnement.
Une personne malade est contagieuse dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la cicatrisation complète de la peau lésée. La transmission en l’absence de symptômes n’a jamais été documentée.
Les données sur la maladie chez les animaux en conditions naturelles sont peu nombreuses.
Concernant les animaux de compagnie les plus fréquemment rencontrés en France (chiens, lapins, furets, souris, hamsters, ...), les données relatives à la réceptivité en conditions naturelles sont absentes. A priori, aucun cas clinique n’a par ailleurs été rapporté.
Pour qu’une transmission soit possible d’un humain infecté à son animal de compagnie, trois conditions sont requises :
-
- le cas humain doit être excréteur du MPXV ;
- les modalités de transmission existent compte tenu de la promiscuité entre l’humain et l’animal de compagnie ;
- l’animal doit être a minima réceptif. A ce titre, les premières données sont parcellaires, voire absentes, et ne concernent jamais des espèces de NAC autochtones de France.
Pour les animaux de compagnie, au vu des données actuelles, les recommandations suivantes peuvent être formulées à destination des vétérinaires et des propriétaires d’animaux de compagnie concernant la conduite à tenir pour protéger ces animaux lorsqu’ils sont au contact d’une personne malade du MPX :
- si plusieurs personnes sont présentes dans le foyer du cas humain, il est recommandé que celui-ci n’entre pas en contact avec son animal de compagnie pendant toute la durée de son isolement, ne pas le laisser accéder à la pièce dans laquelle il s’est isolé, et que les autres membres du foyer non symptomatiques s’occupent de l’animal ;
- si la personne vit seule avec un animal de compagnie, il lui est recommandé de limiter au maximum les contacts directs rapprochés avec cet animal, en particulier ne pas le porter, ne pas le caresser, ne pas autoriser le léchage, ne pas lui autoriser l’accès à la chambre, aux vêtements. Avant chaque contact avec son animal, se nettoyer et se désinfecter les mains, puis porter des gants à usage unique, protéger ses lésions cutanées et porter un masque chirurgical. Pour les rongeurs et les lagomorphes, il est recommandé de les maintenir dans leur cage durant toute la période d’isolement du cas humain, si possible dans une pièce avec peu de passage, ainsi que de désinfecter la cage à l’eau de javel toutes les semaines.
En cas d’apparition de signes cliniques chez un animal de compagnie, il est recommandé au propriétaire de contacter un vétérinaire en précisant qu’il est lui-même (ou a été récemment) atteint de MPX, puis qu’une tierce personne amène l’animal en consultation.
Le vétérinaire devra se protéger pour recevoir cet animal de compagnie : masque, gants et blouse à usage unique, nettoyage et désinfection ensuite des zones fréquentées par l’animal dans la clinique et gestion adaptée des déchets.